Hoe_mies est le surnom que les DJ berlinoises Gizem Adiyaman et Lucia Luciano ont adopté depuis qu’elles ont organisé leur première fête en 2017. Leur amitié remonte à beaucoup plus loin, en effet elles se sont rencontrées au lycée et se sont liées d'un amour partagé de la musique, et particulièrement pour le Hip Hop.
Dans le monde, les clubs représentants des identités marginalisées se font rares. Pourtant à Berlin, il y en a beaucoup plus que dans la plupart des villes, et la communauté LGBT a joué un rôle important dans l'instauration d'une culture inclusive et respectueuse qui distingue la culture des clubs de la ville. Mais l'industrie de la musique dans son ensemble reste fortement dominée par les hommes et dans le hip hop en particulier, cet univers est connu pour sa sexualisation prolifique des femmes et ses paroles misogynes. Elles ont alors fondé Hoe_mies pour changer cela et nous ne pouvons qu’encourager et apprécier chez StreetEquity.
Elles ont commencé avec l’organisation de fête autour du thème du hip hop. Dès le premier jour, leurs fêtes ont été un succès. Elles se sont même fait surprendre lors de leur première fête avec un public trop nombreux pour être accueilli dans sa totalité. Cela les a encouragées à continuer dans cette voix et de porter leur message devant de plus en plus de monde.
Hoe_mies est devenu de plus en plus influent, devenant une série de fêtes populaire qui a envahi les clubs à travers l'Allemagne. Parallèlement, Luciano et Adiyaman ont surmonté leurs propres défis personnels qui reflètent ceux auxquels sont confrontées les identités pour lesquelles elles plaident. Elles racontent qu’elles ont le sentiment de ne pas avoir le droit à l’erreur et la pression d’être parfaite tout le temps car ce sont des femmes et que les femmes ont moins le droit d’échouer que les hommes. Elles sont devenues des défenseurs influents de l'égalité des sexes. À la fin de l'année dernière, elles jouaient trois à quatre sets par semaine en moyenne, avec peu de temps de pause, ce qui les a poussé au bord du gouffre. Epuisée, elles ont ressentis le besoin de ralentir la cadence et de prendre du recul sur ce qui avait déjà été accompli. Le confinement est arrivé presque à point nommé pour elles.
Peu de temps avant, Hoe_mies a lancé un podcast, Realitäter * innen, où ils discutent des questions sociales, telles que le racisme, la positivité corporelle, la masculinité, avec les personnes concernées, leur donnant une plate-forme pour partager leurs histoires. Au cours des derniers mois, les écoutes ont doublé. Le confinement leur a donné une chance de réinitialiser leur force intérieure et de se recentrer. De fait même au milieu d'une pandémie mondiale, la vision de Hoe_mies reste claire. Elles veulent voir une part égale de femmes et de personnes homosexuelles par rapport aux hommes hétéro qui font de la musique. C'est la direction pour l'avenir, les gens ne devraient pas se sentir exclus de faire quoi que ce soit uniquement à cause de leur sexe, de leur sexualité ou de leur origine.